Joscelyne nous a aimablement ouvert sa boîte à souvenirs et nous autorise à publier le témoignage posthume de Tata Elia, familièrement surnommée Yaya, longtemps doyenne estimée du club des Aînés.
Toute sa famille ou presque a travaillé "au fond" et elle évoque, avec émotion, ses souvenirs "de la mine".
Je suis fille, petite fille, belle-fille de mineurs. Mon mari aussi a travaillé dans la mine. Et mes frères aussi. Mon grand-père avait quarante ans de mine ; mon père trente. Alors la mine, je connais !
Elle évoque ces mineurs qui descendaient dans des cages, à sept ou huit, et restaient parfois trois jours durant au fond ...
C'était dur ! Le puits Central, le plus important, descendait à 400 mètres de profondeur. Il y avait aussi le puits Ste-Barbe et le puits de l'Est. Maintenant il ne reste plus qu'une cheminée, celle du puits neuf, sur la route d'Aubusson . Ah oui, c'était dur. Je les revois encore revenir de la mine. Ils étaient tout noirs, et leurs dents toutes blanches, et mon père avec ses yeux bleus .... Dès qu'il arrivait le soir à la maison, mon père se lavait ... Au beau milieu de la pièce ... Dans un grand baquet en bois où on avait mis de l'eau chaude. Il commençait par le haut ; par la tête ; puis on lui frottait le dos et lorsqu'il allait pour se laver plus bas, hop ! tout le monde sortait. Tous les soirs, tous les mineurs se lavaient ainsi. C'est pour cela que je dis volontiers que c'était à la fois les gens les plus sales, mais aussi les plus propres. Même s'il n'y avait pas de douches, ils se lavaient en effet tous les jours !...
... c'est mon mari sur la loco qui servait à emmener le charbon ...
A la découverte des lavoirs avec Etamine