Terril de mon enfance qui, au son de nos cris, nous répondait par son écho, compagnon de jeu docile et patient qu'il fallait parfois quitter en urgence !
Plus le temps de s'amuser ! quand il fallait partir jusqu'à la pharmacie, sur la route d'Ahun, je suivais un raccourci qui passait par le terril, chemin fait des allées et venues des mineurs pour se rendre sur leur lieu de travail.
Route de Bourlat, à la hauteur du 12, se trouvait une butte bien tassée. A ses pieds, se formait un petit ruisseau d'écoulement des eaux souterraines du terril. C'est là que je grimpais le sentier très pentu, puis j'empruntais le pont au dessus-de la route
et continuais tout droit, derrière le faubourg St-Jacques, jusqu'au pont surplomblant la route du Communal. Je me faisais peur en regardant le vide par les fentes entre les planches disjointes de ces deux vieux ponts. Le raccourci débouchait entre les vestiges du puits central et l'ancienne chapelle, et continuait vers l'allée bordée de grands arbres qui passe encore devant les ateliers de la mine.
Sans perdre de temps, je filais jusqu'à la pharmacie. Au retour, je recevais toujours quelques brimades pour avoir flâné ! J'oubliais l'urgence, c'est vrai, et m'attardais en jouant les équilibristes sur les rails des wagonnets, traînant de ci de là, attrapant sauterelles, coccinelles, goûtant les baies sauvages au fil des saisons, cueillant les fleurs aux odeurs sucrées : aubépine blanche, chèvrefeuille, gueule de loup, fleurs de trèfle, myosotis, violettes bleues et blanches particulièrement odorantes .... que l'écrivaine Colette a si bien décrites .....
"et les violettes elles-mêmes, écloses par magie dans l'herbe, cette nuit, les reconnais-tu ? Tu te penches, et comme moi tu t'étonnes : ne sont-elles pas, ce printemps-ci, plus bleues ? Plus mauves ... non plus bleues..............................Violettes de février, fleuries sous la neige, déchiquetées, roussies de gel, laideronnes, pauvresses paefumées ... O violettes de mon enfance ! (Les vrilles de la vigne)
Avec toutes les plantes sauvages que nous trouvons sur le terril et dans sa périphérie, ma grand mère concoctait de délicieuses tisanes. Elle n'avait pas de recette : elle ne mélangeait ni ne dosait les plantes ... elle ne savait pas ! Les délicieuses n'étaient donc pas sophistiquées, juste parfois additionnées de miel ... c'était des tisanes au goût de la nature, des plantes fraîches ou sèches cueillies dans les haies, les talus, sur le terril, dans les fossés ... infusions ou décoctions qui servaient de remèdes, mais aussi de boisson pour la journée. Nous buvions l'eau plate, qui prenait des goûts différents en version aromatisée de plantain, feuilles de ronciers, guimauve, thym ou serpolet, violettes, tilleul, sureau, ortie, fleurs de pissenlit, etc.....
Pour apaiser la toux, ma grand-mère me faisait aussi des infusions calmantes, voire des décoctions de sauge bouillie dans le lait.
Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, dans l'antiquité les plantes, en tisanes, étaient déjà utilisées comme remède !
Etamine
Secret de grand-mère
Le plantain, que l'on trouve partout : en bordure de route, dans les chemins, prairies, jardins, est utilisé en infusion, mais s'avère très efficace contre les piqûres d'ortie ! Frotter énergiquement la piqûre avec une feuille fraîche : efficacité garantie !
laissons nous guider par Tatave, explorateur prudent