Je suis âgé de 78 ans. Je réside dans le sud de la France, mais j'ai habité à Lavaveix-les-Mines dans ma jeunesse, chez ma soeur et mon beau-frère. Je n'ai pas été mineur ; j'ai travaillé dans une ferme à Saint-Martial-le-Mont et dans une autre à Fourneaux. Après mon service militaire, j'ai connu la ville ..........
A l'époque, j'avais entre 10/12 ans. Quand je rentrais de l'école, tous mes copains se dépêchaient de poser leurs cartables pour s'engouffrer dans cette partie de la mine .......... en tournant au coin de la boucherie, puis tout droit en remontant vers les casernes (habitations de mineurs), au bout de la route, quelque part dans ce coin .................... il y avait un trou, facile d'accès, encore raillé pour les wagonnets. Les petits chenapans que nous étions descendaient dans cette cavité pour s'y amuser. Moi, je ne m"y risquais pas trop : j'avais la frousse, là dedans .... ça craquait de partout !
J'accompagnais mon beau-frère qui avait plaisir à se promener sur le terril, la butte, comme on l'appelait. On y ramassait du petit bois pour allumer la cuisinière, des genêts ainsi que les branches souples des bouleaux pour confectionner des balais qui nous servaient à nettoyer le devant de la porte ou la cour de la maison. Parfois, nous rencontrions, sur cette butte, des chèvres qui se régalaient de pousses de bouleaux, de genêts, de ronces, ainsi que beaucoup de lapins qui couraient partout.
J'aimais aussi m'amuser sur le terril, entre les deux buttes, vers le pont qui enjambe la route de Bourlat. Je montais et descendais très rapidement les déclivités des monticules de poussier qui se dérobait sous mes pieds, me faisait glisser et tomber. Sur ce terrain, il y avait encore des rails. Printemps et été, les vipères et les couleuvres profitaient de la chaleur emmagasinée par cette ferraille en se glissant dessus.
Quand je montais sur la butte avec mes amis, juste en face du faubourg St-Jacques, on trouvait des endroits où la terre était chaude, les mousses végétales roussies. Une odeur légèrement soufrée nous arrivait jusqu'aux narines, mais aucune importance !... Nous creusions un peu la terre avec nos mains ou des gamelles, et nous nous allongions pour mieux sentir la chaleur.
En hiver, ce phénomène se remarquait davantage : la neige ne tenait pas. Lorsqu'il faisait très froid, nous réchauffions nos mains au dessus des fumerolles. Un peu plus loin, au pied de la butte, en bordure de la route de Bourlat, je me rappelle d'un creux avec de l'eau chaude. Aux abords de ce creux, il n'y avait jamais de neige en hiver !
Tatave
... Allons faire un tour Chemin des Violettes