Faisons fi de l'ère tertiaire, du carbonifère et des millions d'années ... A la fin du 19ème siècle, le charbon c'était la vie, la naissance de la commune, l'explosion démographique, l'exploitation industrielle, les corons, ... les terrils.

Au début du 20ème siècle, on ne parlait pas d'écologie : on empilait les résidus miniers par déversement, on organisait la collecte des eaux pluviales et on laissait faire la nature ! Elle s'est fort bien débrouillée, sans intervention humaine, et la végétation qui recouvre le terril constitue une barrière efficace qui empêche les couches polluées profondes de remonter à la surface. Protégées, nos buttes sont devenues un milieu riche et vivant.

 La petite histoire illustrée des terrils 
 

Butte de notre quartier
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On l'appelle Butte de la Verrerie. Centenaire, elle couvre 11 hectares et a reçu des dizaines de milliers de tonnes de résidus des mines et des verreries (environ 800 0000 m3 de matériaux) aujourd'hui devenue un espace boisé, refuge de nombreuses espèces animales, à la grande joie des riverains, dont Etamine que nous suivrons, au fil de l'eau, jusqu'à Maurice Rollinat qui chantait si bien les fougères, le petit lièvre, la biche ... hôtes de notre butte, qui n'est pas pour autant sans dangers !

Les dangers inhérents aux terrils sont connus. Les risques géotechniques sont liés à l'intervention humaine, à l'action de l'eau et à la combustion du charbon. Notre butte cache bien des secrets sous son manteau végétal !
• la pollution : outre le charbon, ce terril a reçu les résidus d'exploitation de 3 verreries d'où présence de métaux lourds en quantité indéterminée ;
• l'action de l'eau : l'eau contribue au ravinement et à l'érosion des terrils qui provoquent des éboulements etfavorisent l'entrée en combustion ;

Le terril de la Verrerie de la Verrerie est adossé à un côteau rocheux de 150 hectares environ, fortement exposé aux précipitations. Notre région est connue pour sa forte pluviométrie et ses violents orages.

• l'auto combustion : la présence de schiste rouge (produit de la combustion du charbon) et de zones d'effondrement montre que le phénomène de combustion est ancien et perdure : persistance de zones chaudes (auréoles par temps de neige).



"Tatave" évoque ce phénomène dans ses souvenirs d'enfant.

(clic raconte moi)


Son ampleur et sa situation ne sont pas connues ; Ce risque est lié à l'apport d'oxygène notamment en cas de prélèvements ou déplacements de matériau. Outre des brûlures et incendies, des gaz toxiques ou explosifs peuvent se dégager en cas d'arrivée massive d'eau ;

Ici, un glissement superficiel a mis au jour une couche de schiste rouge, qui résulte de la combustion des résidus de charbon. 

De nombreuses zones semblables existent sur le terril. Elles mettent en évidence que des feux de terril se sont produits dans le passé. L'étude d'une partie des archives nous a appris que les terrils sont entrés en combustion pendant la dernière guerre en 1941, peut-être à la suite de feux de broussailles ...

De grandes zones de dépression sont présentes à la surface qui est loin d'être plane !

Des éboulis se produisent dans les pentes et finissent par déraciner les jeunes arbres ...
 


Certaines dépressions sont emplies d'eau ... ce qui est paradoxal sur un terril minier qui, de par sa texture, est un milieu sec ! 

• l'action humaine : un sentier brut tracé à flanc de la butte montre la grande friabilité du matériau dont la cohésion est maintenue par le système racinaire des arbres et des plantes (présence d'éboulis, racines à nu, arbres fragilisés ...)


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Les riverains ont autant de bonnes raisons de s'inquiéter. Implanter une centrale solaire, qui nécessite d'importants travaux de défrichement et de terrassement, sur un milieu aussi fragile est une opération de tous les dangers. Peut-on détruire la nature et prendre des risques au nom de l'écologie ?

Aucun obstacle, naturel ou artificiel, ne sépare les habitations et la rue du terril. Le risque d'ensevelissement, en cas de mouvement de masse, est maximal ! 
 

 

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Un terril minier n'est pas un milieu ordinaire. Il est un exemple du pouvoir de régénération de la nature ...
 
 
 



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