Maison d'enfance
Dans les années 50, mon père, mineur de fond, et ma mère, femme au foyer, étaient locataires de notre maison. Ce n'est que bien des années plus tard, lorsque ma mère a commencé à gagner un peu de sous en faisant des ménages à droite à gauche, qu'ils en ont fait l'acquisition. Elle est placée en contrebas du terril, et d'après certains plans miniers, plusieurs galeries traversent la route de Bourlat et passent sous les maisons qui la jalonnent. Elles se prolongent dans les profondeurs du terril, pour probablement rejoindre les puits de mine avoisinants.
Les hivers étaient rudes. La cuisinière à bois et charbon qui trônait dans la pièce principale, avec sa bouilloire et sa cafetière sur le dessus, ne gardait pas le feu durant la nuit. "brrr !" Le matin, quand il fallait quitter l'édredon et la brique qui avait été déposée dans le four de la cuisinière toute la journée pour accumuler de la chaleur et me tenir bien au chaud dans mon sommeil, d'un coup, le froid me saisissait ! Pourtant, quel émerveillement devant les vitres des fenêtres ! le gel du dehors et l'humidité du dedans avaient dessiné de magnifiques impressions givrées ... mais combien éphémères ! Elles disparaissaient à la chaleur des mains et dès que la température s'élevait dans les pièces ...
Un grand jardin, d'environ 800 m2, entoure la maison. Mon père aimait le cultiver en légumes ... ma mère préférait les fleurs ... Par nécessité, honneur aux légumes ! La famille y trouvait son compte. Ce potager nous apportait son régal de salades, poireaux, pommes de terre, choux, navets, oignons, betteraves rouges, mâches, endives, etc... fraises et groseilles ... à chaque saison. Les lapins n'étaient pas oubliés. Pour eux, un petit carré de luzerne en plus de l'herbe ramassée le long des fossés ou dans les prés des environs, végétaux coupés soit à l'aide d'une faucille, d'une faux ou à mains nues ! A cette époque, le mot "bio" n'existait pas ... mais sa culture était bel et bien pratiquée !
Malgré son métier de mineur dur et éprouvant physiquement, mon père, comme les autres mineurs, trouvait encore la force et le courage de cultiver un jardin pour nourrir la famille et faire quelques économies. Manuellement, désherber, jardiner, épandre la fumure naturelle au râteau, bêcher le sol en profondeur pour l'ameublir et obtenir une bonne récolte, etc... aïe, aïe, mon dos !
Balsamine
allons faire la connaissance d'un "envahisseuse" ...
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