Dis ... raconte moi tes souvenirs
du temps de la mine
Si l'on parle beaucoup, à juste raison, de la vie difficile des mineurs de fond, c'est plus rarement que l'on évoque celle des animaux de la mine, soumis au même labeur quotidien : chevaux, ânes, mulets ...
Ils étaient indispensables, pourtant, aussi bien au jour qu'au fond pour tirer les bennes, et celà même après l'arrivée des machines à vapeur.
Ils étaient nombreux, à grande profondeur, dit l'histoire de la "vieille mine", arrêtée en 1928 après l'incendie du 15/12/1927.
Les animaux descendus au fond ne remontaient plus. La quasi obscurité, le manque d'oxygène, l'humidité leur faisaient perdre la vue et provoquaient de nombreux maux ... leur destinée était très triste.
Cette mine là n'a plus de témoins ...
Je voudrais parler de la seule mine que l'on a bien connue : le Puits Robert, dit "mine Marchand" ...
A sa réouverture en 1941, on ne pouvait plus y travailler qu'au-dessus du niveau de l'eau, c'est-à-dire à environ 50 m de la surface.
Le traitement réservé aux animaux était différent. Ils étaient soumis au mêmes horaires que les mineurs : 7 h le matin, jusqu'à 14 h 45 l'après-midi. Ils pointaient matin et soir et remontaient chaque jour en surface. Un grand pré leur était réservé, en face du lavoir, et ils avaient une écurie.
Tous cependant ne s'habituaient pas : je me souviens bien d'un grand cheval noir, très ombrageux, qui mordait et refusait obstinément de descendre, et dont il avait fallu se séparer ...
Les derniers étaient Pompon, un cheval brun, Charlot et Pompidou, deux ânes. Très dociles, ils accouraient à la barrière dès que les "rouleurs" venaient les chercher : Tadenz et Albert.
C'est d'ailleurs chez ce dernier qu'à la fermeture de la mine en 1969, ils vécurent une retraite paisible, amplement méritée .., comme ce petit souvenir de tous !
Elie Mine
retrouvons Yaya, fille, belle-fille, petite fille de mineur