Celles et ceux qui les ont connues se souviennent de leurs silhouettes bleues, coiffée d'une grande cornette blanche ...
L'histoire de Lavaveix les Mines serait incomplète si on ne rendait ici hommage aux Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul , présentes dans la commune de 1872 à 1960 qui prodiguaient les soins aux blessés victimes d'accidents à la mine et menaient une action sociale importante auprès des familles et des enfants dans une cité minière où le niveau de vie était faible et les familles nombreuses.
Nous remercions chaleureusement Soeur Marie-Paule Auphan, archiviste de la Congrégation, qui a rédigé, à notre attention, un historique que nous vous invitons à lire. Elle joint à son message une photo d'une statue de Sainte Catherine Labouré à propos de laquelle elle nous donne les précisions suivantes :
"Sainte Catherine Labouré qui, en 1830, a été favorisée d'apparitions de la Vierge Marie alors qu'elle était au Noviciat de la rue du Bac à Paris. On distingue bien le grand chapelet porté sur le côté et dont les gros grains étaient en bois. Elle tient entre les mains la médaille qui fut frappée selon les indications de la Vierge Marie et qui fut par la suite appelée par les gens : Médaille Miraculeuse à cause des nombreuses grâces obtenues. Elle a également un chapelet dans la main gauche et l'habit traditionnel (que nous avons quitté en 1964) est bien visible."
l'histoire des Filles de la Charité à Lavaveix les Mines
les dernières Soeurs présentes dans la Commune
Ci-dessous, portrait d'une Soeur extrait des archives de la maison d'Aubusson.
Des locaux ont été construits spécialement à leur intention route de Bourlat : chapelle, ouvroir, asile, ambulance où l'on accueillait les blessés, .. Quelques bâtiments sont encore debout
L'action des Soeurs était importante auprès des enfants. Ci-dessous une photo de Mlle Françoise et des enfants du patronage
Etamine nous livre quelques souvenirs :
"Au patronage, les enfants s'amusaient dans la cour ou dans les allées de leurs parc et jardin. Mais il y avait aussi des promenades sur la colline derrière le Cluzeau ... au sommet, se trouvait une croix en bois ... nous prenions le chemin au coin du café de Félicien et tous les enfants, accompagnés de la Religieuse, grimpaient jusque là-haut. Nous nous promenions également dans le chemin de Saint-Pardoux, et allions parfois jusqu'à la fontaine de Saint-Pardoux !"
"Lorsque nous allions à l'église pour la séance de catéchisme, ou pour la préparation d'une cérémonie religieuse, les coquins gamins -surtout les garçons- confectionnaient de minuscules boulettes de papier et essayaient de les faire tomber dans les cornettes des soeurs."
"Au moi de mai -c'était le mois de Marie- nous allions à l'église un soir de la semaine (je crois) avec des couronnes de marguerites ou d'oeillets blancs, confectionnées par les mamans."
"A Pâques, fête des Rameaux, il fallait absolument avoir une branche de buis pour y accrocher des bonbons, gâteaux et autres petites friandises. Au cours de la messe, le curé bénissait cette branche garnie de sucreries."
"Les Religieuses avaient deux vieux chiens noirs, style caniche royal. Ils n'avaient pas de noms particuliers ... c'était les "titis", chiens qui ne passaient pas au toilettage. L'été, quand ils avaient la vue voilée par le poil épais et trop long, elles leur passaient un shampoing, quelques jets d'eau dans la cour, un coup de tondeuse vite fait ... et c'était parfait !"
"Les purées de lentilles, de pois cassés, étaient excellentes. Je n'ai jamais retrouvé le goût nulle part. Les soupes épaisses au bon goût de légumes, les pâtes de fruits de coings faites par leurs soins, qu'elles servaient à la cantine aux enfants, provenaient de leur jardin, entretenu par un jardinier qui venait de Chantaud en vélo. Il y avait peut-être un inconvénient pour certains enfants ... il fallait finir ce qu'il y avait dans l'assiette ... surtout pas de gaspillage !"
"L'été, au moment des vacances, c'était le grand nettoyage. Les tables et bancs en bois du réfectoire étaient sortis et néttoyés à la lessive, désinfectés à l'eau de javel, frottés à la brosse en chiendent et séchés au soleil."
"C'étaient des femmes dévouées dans les soins qu'elles apportaient aux malades et aux enfants. Elles aidaient aussi à habiller les morts avant la mise en bière, soutenaient et reconfortaient les familles dans la peine."
Cinq soeurs reposent au cimetière de Lavaveix-les-Mines. Voici une photo de leur tombeau :
Si leur souvenir demeure dans les mémoires, c'est grâce à leur action humanitaire et sociale auprès des familles très modestes dont certaines, douloureusement frappées par la maladie ou le deuil, se trouvaient en grande détresse. A ce jour, les Filles de la Charité sont présentes sur les cinq continents, dans 91 pays, dont les plus pauvres. Elles sont environ 20 000 dans le monde, dont un millier en France.
Et si on parlait de la fanfare des Gueules Noires ?