La fermeture de la concession Nord en 1928
Dès 1875, la concurrence des houilles anglaises, belges, et du Nord de la France, de meilleure qualité, entraîne la stagnation, puis le déclin du bassin houiller d'Ahun. La production s'effondre petit à petit, faute de débouchés. On peut véritablement parler de mévente à partir de 1912.

A cette époque, afin de maintenir l'activité et utiliser les schistes des terrils, la Compagnie des Houillères décide la construction d'une usine à briques silico-calcaires. L'ingénieur MOREAU est dépêché en Allemagne pour voir fonctionner une usine. Il en supervisera la construction à son retour.

 

Deux sortes de briques sont produites : la bleue et la rose.

- la bleue provient d'un mélange de cendres de chaudières et de chaux ;
- la rose provient d'un mélange de machefer rouge (issu de la combustion des terrils) et de chaux.

Cette brique, d'excellente qualité, fournira massivement les régions dévastées par la guerre de 14-18. L'usine fermera en 1942 faute de matière première : les terrils sont en feu, sans doute par suite d'une imprudence. (Les feux de terrils sont souvent liés à des emprunts de matériaux qui permettent l'arrivée d'oxygène).

Des mesures sont prises pour augmenter la compétitivité de la Compagnie. En 1922, on décide la construction d'un lavoir automatique, conduit par un seul ouvrier au lieu de 35, et d'un triage moderne qui occupera 8 modistes au lieu de 30.
(ci-dessous, une vue de la trieuse aujourd'hui)
 

Rien ne permettra d'enrayer le déclin et la situation financière devient précaire. En 1923, le seul puits en activité reste le Central.

Le 25 novembre 1927, la direction de la Compagnie des Houillères convoque le Conseil Syndical et annonce une diminution de salaire de 10 %. Elle s'engage de son côté à faire des économies.

Le 29 novembre, la grève est votée par 250 mineurs contre 100.

Dès le lendemain, à la reprise du travail, des incidents se produisent entre grévistes et non-grévistes. Les deux brigades de gendarmerie locales, sous la responsabilité du commissaire d'Aubusson, l'une à pied et l'autre à cheval, ne suffiront pas à ramener le calme.
Les gendarmes mobiles de Limoges, police montée, sont appelés en renfort et remettent un peu d'ordre.

La grève se poursuit et le 15 décembre 1927, à 18 heures, un incendie se déclare à l'usine d'agglomérés. L'embrasement fut général, et à 23 heures, malgré l'intervention des pompiers, l'usine était détruite.

 

L'origine du sinistre reste indéterminée, mais les mineurs pensent que c'est la direction qui a mis le feu pour ne pas céder aux grévistes et précipiter la fermeture.

Le 17 décembre, la direction affiche l'arrêt de la production, mais garde 10 ouvriers pour la récupération du matériel.

L'Assemblée Générale des actionnaires décidera la fermeture définitive de la concession Nord le 13 février 1928, malgré l'appel à l'opinion publique lancé par les mineurs et la présence, à Paris de 3 de leurs représentants.

 




Les mineurs non-grévistes se verront proposer un reclassement dans d'autres bassins houillers. Quant aux grévistes, beaucoup iront s'installer à Paris.

Seuls resteront en activité le puits Saint-Marcellin jusqu'en 1931 et le puits Quatre de Courbarioux jusqu'en 1961 (concession sud).

Il faudra attendre la guerre de 39/45 pour voir la réouverture du puits Robert (concession nord).


 
 
 



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