Le barrage de Chantegrelle
et l'usine hydro-électrique
Conçus par les ingénieurs de la S.A. des Houillères d'Ahun, ces deux ouvrages  font partie intégrante de l'histoire de la mine.

Quittons Lavaveix-les-Mines, direction Ahun. Nous traversons la Creuse sur le  Pont Sebrost.

 

Une petite route à gauche nous conduit au barrage de Chantegrelle et à l'usine hydro-électrique.
 

Il s'agit d'un barrage de type poids : haut de 13.50 mètres dont 12 mètres hors sol, et large de 13.50 mètres et 2.95 mètres en tête. Le mur déversoir est long de 58.20 mètres. Sa contenance : 450 000 m3.
Construit en 1905, achevé en juin 1906, il fut mis en service à l'automne 1906.

C'est dans son assemblée générale du 17 mai 1904 que le Conseil d'Administration décide de mener à bien ces projets, devenus nécessaires pour apporter une force motrice très puissante aux machines des puits d'extraction, et aux différents appareillages employant la force sur l'exploitation minière. Il s'agissait de suppléer la vapeur, utilisée jusqu'alors, et de poursuivre les travaux de recherche au centre du bassin.

Tout est minutieusement relaté dans les diverses réunions, dont voici quelques extraits :
"... Etant donné la puissance de ces couches (il est question de la couche de houille n° 18 et des couches profondes) la réalisation de cette espérance nous permettrait de donner  un rapide développement à la production de notre nouveau puits (Central). Nous n'avons rien à modifier au programme que nous vous avons exposé l'année dernière concernant la reconnaissance des parties inexplorées de nos concessions dans le centre du bassin. Nous en entreprendrons la réalisation en temps opportun et la force motrice facilement transportable que l'installation de notre usine hydro-électrique sur la Creuse mettra à notre disposition nous en facilitera ultérieurement l'exécution...."

"Bien que par votre résolution en date du 17 mai 1904 vous nous ayiez autorisés à engager les dépenses nécessaires pour cette installation, nous ne l'avons pas encore faite parce que les entrepreneurs n'ont pas pu nous promettre
la mise en marche avant le mois de février ou de mars 1905, et alors, de décembre à mars, époque de la saison pluvieuse, nous aurions été exposés à voir l'exécution de notre installation du barrage et de l'usine rendue difficile par les crues de la Creuse, et en même temps, à avoir pendant cette période à lutter dans la mine contre de fortes venues d'eau sans pouvoir profiter d'une installation inachevée."

"... Toutes nos dispositions sont prises pour commencer les travaux, afin de pouvoir, dès le mois d'octobre 1905, utiliser notre nouvelle installation."



Mais des retards vont se produire dans les travaux ...

"... Le barrage est prêt à être mis en eau, et nous attendons avec impatience que nos constructeurs en aient fini avec leur installation électrique ; nous espérons que l'année 1905 ne s'achèvera pas sans que notre usine ne soit terminée, et nous comptons bien que dès le commencement de janvier 1906 nous pourrons marcher normalement."

"... Cette installation étant essentiellement destinée à la commande de nos deux pompes principales du puits Central et du puits Sainte-Barbe,* nous comptions sur elle pour assurer le service des épuisements pendant l'exercice. Leur mise en marche avait été prévue pour le 1er septembre 1905, mais notre constructeur n'a pas tenu ses engagements : l'installation n'a été mise à notre disposition qu'au mois de juin 1906, époque à laquelle, n'ayant plus siffisamment d'eau dans la Creuse, nous n'avons pu procéder aux essais de réception."


A quelque temps de là, tout s'arrange : le niveau de la Creuse étant remonté, la mise en eau et la réception ont lieu, permettant, dès l'automne 1906, un fonctionnement satisfaisant.

Voici une vue de la superbe retenue du barrage :

 

 
et de sa chute d'eau :
 

Pour la petite histoire, le constructeur a dû s'acquitter de fortes pénalités de retard !

L'électricité sert au départ aux pompes d'évacuation de l'eau et aux installations de la mine, mais très vite, elle équipe tous les foyers de Lavaveix-les-Mines qui devient ainsi une des premières villes creusoises à en bénéficier.

Rachetée aux Houillères d'Ahun, c'est désormais une SARL privée. Il est intéressant de noter que les turbines sont d'époque et fonctionnent toujours. Par contre, elle est pilotée automatiquement au moyen d'installations modernes.

La production est de 5 à 6 millions de KW par an environ ; le courant est entièrement revendu à EDF.

On peut visiter en contactant l'Office du tourisme d'Ahun. Les archives des Houillères d'Ahun sont consultables aux Archives Départementales de la Creuse.


* clic pour voir l'image

Voici quelques vues des environs

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Retournons au village et intéressons-nous à la petite histoire du monument aux morts ... 
 
 
 



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