Une existence contestée ...

Louis Grüner (1809/1883)

Ingénieur des mines (Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris, major de sa promotion -1830-), il réalisa l'étude géologique et la cartographie du bassin houiller



 

Charles, Duc de Morny (1811/1865)

Demi-frère de Napoléon III, il fut l'un des auteurs du coup d'état du 02/12/1851, ministre de l'intérieur jusqu'en 1852 et président du corps législatif de1854 à 1865.
Président du C.A. de la Cie des Houillères de 1863 à 1865.

 

Emile Jacques-Palotte (1830/1885)

Ingénieur civil, représentant de la Creuse à l'Assemblée Nationale de 1871, puis sénateur de la Creuse de 1876 à 1884, contraint à la démission suite à un scandale financier.
Président du C.A. de la Cie des Houillères de 1865 à 1866, il en fut aussi le directeur.

 

Armand Donon (1818/1902)

Avocat, banquier, il fut le banquier attitré du Duc de Morny. Promoteur du CIC, il fut acquéreur des terrains de Deauville et le co-fondateur de la station balnéaire.
Président du C.A. de la Cie des Houillères de 1866 à 1873


Ces quatres personnalités ont compté dans le destin de Lavaveix-les-Mines ...

Tout commence en 1865, par une demande d'autorisation, adressée par la Cie des Houillères d'Ahun à M. le Préfet de la Creuse, de créer une commune comprenant des portions de territoires des communes voisines : St-Pardoux-les-Cards et St-Martial-le-Mont ... Elle aurait nom Ahun-les-Mines, et dépendrait du canton de St-Sulpice-les-Champs ...

L'arrêté préfectoral, en date du 27/05/1865, ordonne deux enquêtes publiques, l'une à St-Pardoux-les-Cards, l'autre à St-Martial-le-Mont.

Un mois plus tard à peine, les contestations pleuvent !

Du côté de St-Pardoux-les-Cards, le village de Bourlat se mobilise : on veut bien que "le peuple nouveau installé à Lavaveix" ait sa commune libre, mais on refuse d'en faire partie : chacun chez soi !
Pour la petite histoire, les 25 propriétaires cultivateurs du village de Bourlat n'ont pu "malgré leur vif désir faire leurs observations devant le Juge de Paix de Chénérailles, parce qu'ils sont arrivés trop tard, ayant été retardés par leurs travaux pressants, c'est à dire la moisson, et ce jour le temps, le matin, étant menaçant ..." (extrait du rapport du 03/07/1865)

Du côté de St-Martial-le-Mont, les plaignants ne cessent de défiler, si bien que l'enquête doit être prolongée ...

Le maire, qui dans l'affaire perdrait les 176 âmes du village de Chantaud, refuse le démantèlement de sa commune qui se trouverait fragilisée, délestée en outre du tiers de sa superficie, vigoureusement soutenu par l'ensemble de son Conseil Municipal. Un seul habitant de Chantaud est d'accord, à condition que l'église en projet soit construite dans son village ! On accuse ouvertement la Cie des Houillères d'agir dans un but de spéculation, et non dans l'intérêt du public, et on réfute tous les arguments de la Cie ... et ses chiffres !


Le 10/01/1866, en mairie de St-Pardoux-les-Cards, les membres de la Commission Syndicale de Lavaveix et du Cluseau rejettent la demande de la Cie des Houillères, aucun de ses arguments n'étant jugé recevable ! On n'hésite pas à contester les chiffres avancés par M. Jacques-Palotte (directeur de la Cie) qui aurait largement surestimé le nombre d'habitants de Lavaveix, sans pour autant "l'accuser de côtoyer les bords de la vérité" !

Nous connaissons tous la fin de l'histoire, qui ne démentit pas Jean de la Fontaine : "la raison du plus fort est toujours la meilleure" !

La Cie des Houillères tient bon, multiplie courriers et démarches.

Les fonctionnaires de l'époque, appelés à donner leur avis (Directeur des Contributions Directes, Sous-Préfet, Conseil d'Arrondissement d'Aubusson) le soutiennent ; ils considèrent légitime la demande de M. Jacques-Palotte, estimant toutefois juste de laisser le village de Chantaud sur la commune de St-Martial-le-Mont. Et le 14/08/1866, ils donnent un avis favorable à la création d'une nouvelle commune, sous le nom de Lavaveix, la dénomination Ahun-les-Mines pouvant donner lieu à confusion avec la commune d'Ahun.


Le 31/08/1866, c'est Le Conseil Général qui, à son tour, se prononce : il donne un avis favorable, la nouvelle commune fera partie du canton de Chénérailles.

Le Préfet, quant à lui, donnera son avis le 11 novembre 1867 :"Le bassin de Lavaveix (...) possède aujourd'hui une gare, des mines de charbon, deux verreries, de nombreux commerçants et industriels de toute nature, et une population de 1540 habitants. (...) La localité tend à prendre de plus grandes proportions et peuplée en partie  d'ouvriers turbulents, le commissaire et la brigade de gendarmerie à pied qui y résident sont impuissants à réprimer le désordre, et la population paisible ne saurait avoir de sécurité sans la protection d'une administration municipale à la fois vigilante et paternelle".
Il poursuit en faveur de la Cie des Houillères, allant jusqu'à accepter "la dénomination d'Ahun-les-Mines à laquelle la Cie des Houillères tient essentiellement" ...
Il est d'avis de créer la commune  et la dénommer Ahun-les-Mines !

L'année suivante, "la loi du 29 avril 1868 érige en commune distincte, sous le nom de Lavaveix-les-Mines plusieurs fractions de territoires distraites à cet effet de St-Pardoux-les-Cards et St-Martial-Le-Mont".

Les élections municipales ont lieu de 4 octobre 1868 ;
l'un des tout premiers maires de Lavaveix-les-Mines est Emile Jacques-Palotte, directeur de la Cie des Houillères d'Ahun ! 

 

 
 



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