Le coin des poètes

La musette du mineur
Usée, rapiécée, reprisée, cette besace singulière
Le mineur la portait sangle sur l'épaule ou en bandoulière
l'accompagnant au travail souvent garnie
d'un fruit rabougri, d'un quignon de pain rassis,
d'un morceau de lard ou de coupi
plié d'une vieille feuille de journal,
d'une chopine de vin, piquette banale
d'où quelques gorgées seraient appréciées
A l'heure du casse-croûte, après sueurs et poussiers,
La musette du mineur s'ouvrait,
et ces maigres morceaux, d'un coup de pinard arrosés
entre quelques grivoiseries étaient consommés
Se ressaisir malgré le visage charbonneux et
la fatigue ajoutée ... à la tâche s'en retourner !
Etamine

casse-crote du mineur


 
Dansez, chantez ... comme vous voulez !
Voulez-vous "slamer" grand-père ?
Voulez-vous "rapper" grand-mère ?
Posez vite vos sabots
Accourez aussitôt
Pour nous dire
Dans un rire
Qu'on s'moque de vos souvenirs !
Chez vous c'était l'musette
le joli temps des guinguettes
les beaux soirs d'accordéon
des romances et des flonflons
C'était toute votre jeunesse
Fanfare, défilés, kermesses
C'était l'air de vos vingt ans
des rengaines et des serments
Vite, remettez vos sabots
et sur le bon tempo
continuez de valser grand-père,
continuez de chanter grand-mère
votre valse à mille temps ... éternellement
Vitamine 



 
Cheval de la mine
Il n'habitait pas le coron,
ll accompagnait le mineur de fond
Dans les galeries d'un noir profond.
Docile, obéissant, il se laissait guider
Les yeux bandés, sans broncher.
Il tirait les tonnes de charbon chargeant les wagonnets
Dans les galeries poussiéreuses étroites d'espace,
Les sabots dans la bouillasse.
A quoi pensait-il ? se voyait-il comme Pégase ?
Qui pouvait lire dans ses pensées ?
Vagabondes, elles le conduisaient à l'air libre des prés,
Et le soir venu, vers le couchant empourpré !
Le pelage luisant, les naseaux dans le vent,
Heureux, cabriolant, comme un jeune poulain naissant.
Non ... tout autre était sa destinée au présent :
c'était la fosse avec les gueules noires.
Sa robe, sa crinière garderaient la teinte du vide, le noir.
Avant de finir à l'abattoir, enfoui dans sa mémoire,
Il aurait pu raconter cet endroit où, chaque instant devient souvenir.
Alors, seraient écrits des lignes, des pages et des livres !
Aiguisant notre curiosité à cet univers implacable et l'assouvir.
De ces puits sombres, entrées et sorties
N'empêchaient ni blessures, ni maladies,
D'atteindre son corps déjà meurtri !
Au cheval, qui accompagnait le mineur de fond,
Noble bête, dans les galeries d'un noir profond !
Il n'habitait pas le coron, mais les abscurs tréfonds !
Cette vie, pour les bêtes et leshommes, était bien loin du paradis !
Etamine
 
 
 
Printemps sur la mine
Vive le printemps sur la mine !
Les fleurs triomphent des épines
Les broussailles ont meilleure mine.
Coucous, violettes, primevères et genets
invitent les abeilles à butiner
Les frelons sont enchantés
y'aura du miel à leur piller !
Les rapaces traquent le gibier,
l'hirondelle a repris ses quartiers ...
La nature revit et s'anime,
même les panneaux ont pris racine
y'a du soleil dans nos chaumines !
C'est le temps des promesses
de lendemains en liesse.
Amis, ayons le coeur léger
Printemps sur la mine est arrivé !
Al Bumine


 
 
 



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